Joanne Kathleen Rowling, alias J.K. Rowling, n'est autre que la créatrice d'Harry, pour ne pas dire sa mère. (Il ne faut tout de même pas mélanger fiction et réalité : la mère d'Harry s'appelle Lily Potter).

Née le 31 juillet 1965 en Angleterre, à Yate (officiellement à Chipping Sodbury), près de Bristol, elle vit aujourd'hui à Édimbourg, en Écosse, et a 41 ans. Souvent décrite comme ayant été sans-le-sou et obligée d'écrire dans les cafés à cause du manque de chauffage dans son appartement*, elle est aujourd'hui, avec 300 millions de livres vendus à travers le monde, la première fortune féminine du Royaume-Uni et, paraîtrait-il, plus riche que la Reine d'Angleterre (propos qu'elle dément). En 2004, elle serait la 552ème personne la plus riche de la planète avec 1 milliard de dollars, et, en 2005, elle aurait gagné pas loin de 41 millions de livres sterling (61 millions d'euros), devenant la neuvième célébrité la plus riche de la planète selon un classement établi par le magazine Forbes. Élevée à la pairie (elle est aujourd'hui baronne), Officier de l'Empire britannique, détentrice d'un doctorat honoris causa de l'Université d'Édimbourg, J.K. Rowling n'est plus tout à fait la même aujourd'hui, même si elle se passerait bien parfois de sa célébrité. N'oublions pas que son histoire a été plus ou moins romancée dans les livres et dans les journaux.

Et après Harry ? J.K. Rowling a précisé qu'elle songeait à réviser l'intégralité des romans de la série Harry Potter. Il est possible qu'elle écrive d'autres livres annexes comme Le Quidditch à travers les âges ou Les Animaux fantastiques, notamment une « encyclopédie du monde des sorciers », pour des œuvres de bienfaisance. En outre, elle a déclaré avoir commencé l'écriture d'un livre pour jeunes enfants, beaucoup plus court que Harry Potter, dans un genre totalement différent (« plutôt conte de fées »), qu'elle terminera sans doute.

* J.K. Rowling dément cette affirmation : « je n'étais pas assez stupide pour vivre dans un appartement non chauffé ! ».

J.K. Rowling s'est mariée avec le Dr. Neil Murray le 26 décembre 2001, en secret... Une quinzaine de personnes seulement assistèrent au mariage qui se déroula à Perthshire en Écosse !

J.K. Rowling a donné naissance à son troisième enfant, Mackenzie Murray, le 23 janvier 2005, à l'hôpital royal d'Édimbourg. Son deuxième enfant, David Gordon Rowling Murray, était né le 23 mars 2003.

Il existe de nombreuses biographies de J.K. Rowling (voir dans la rubrique des produits dérivés). Plutôt que de publier une biographie de l'auteur sur ce site, voici quelques articles de journaux qui vous en apprendront plus sur elle. À noter toutefois que ces articles datent des "débuts" de Harry Potter.

Vous pouvez également lire deux longues interviews de J.K. Rowling traduites en français données lors de la sortie du tome 5 en cliquant ici (les traductions de ces interviews ont été revues et corrigées en 2006).

 

Passage obligé : visitez le site officiel de J.K. Rowling, par le biais duquel l'auteur communique directement, et non sans humour, avec ses lecteurs !

Article du journal « Libération » - Interview du journal « Libération » - Article du journal « Le Monde » -
Autre article du journal « Le Monde » : « La Pottermania frappe les adultes »
- Dépêche sur les « richesses » de J.K. Rowling - Article du journal « A nous Paris » : « Harry, un livre qui fait du bien »

Ci-dessus à droite : Portrait de J.K. Rowling par Stuart Pearson Wright exposé à la National Portrait Gallery de Londres

.

Article paru dans le journal « Libération »

« Uniforme : 3 robes de travail (noires), modèle normal ; 1 chapeau pointu (noir).
Fournitures : 1 baguette magique ; 1 chaudron (modèle standard en étain, taille 2) ; 1 boîte de fioles en verre ou cristal.

Les élèves peuvent également apporter un hibou OU un chat OU un crapaud.
IL EST RAPPELÉ AUX PARENTS QUE LES ÉLÈVES DE PREMIÈRE ANNÉE NE SONT PAS AUTORISÉS À POSSÉDER LEUR PROPRE BALAI»

A Poudlard (école de sorcellerie fondée en l'an 1000, pensionnaires uniquement), on ne rigole pas avec le règlement; l'orphelin Harry Potter va s'en apercevoir. Mais à 11 ans, il a d'autres chats à fouetter.

Un oncle qui le maltraite, Drago Malefoy, le caïd de l'école, qui lui cherche des crosses, et surtout le terrifiant lord Voldemort qui le poursuit de sa haine. En montant dans le Poudlard Express (quai 9 3/4, gare de King's Cross) avec Harry, l'apprenti-sorcier, les jeunes lecteurs vont connaître la solitude, découvrir l'amitié et combattre le mal.

Classique.

Sauf que la suite n'a rien de classique. Le destin des aventures de Harry Potter (trois volumes publiés, quatre à venir) n'a rien à voir avec l'accueil habituel (écoliers enthousiastes/parents satisfaits/bibliothécaires radieux) des succès de littérature pour la jeunesse.
Avec Harry, l'auteur des livres Joanne K. Rowling, une Britannique de 34 ans a elle aussi basculé dans un autre monde : celui de la célébrité planétaire, des fans hystériques, du sommet des listes de best-sellers et de grandes fortunes.
En dix-huit mois, ses livres ont été traduits en 27 langues et vendus à 19 millions d'exemplaires dans 130 pays (13 millions aux Etats-Unis, 3 en Grande-Bretagne, 250 000 en France).
Même les grandes personnes lisent Harry Potter. Et pour celles qui n'osent pas encore le faire en public, les éditeurs américains, anglais et maintenant français l'ont publié dans une deuxième collection, avec couverture et format plus «adultes».

A ce niveau-là, ce n'est plus un succès d'édition, mais un envoûtement universel.
Les trois livres ont reçu quelques dizaines de prix littéraires, Joanne Rowling vient d'être élue femme de l'année (aux côtés de l'actrice Jennifer Lopez et de l'astronaute Eileen Collins) par le magazine Glamour et classée troisième au hit-parade des grandes fortunes britanniques. Provisoirement.
L'an prochain, il faudra ajouter les royalties du film (produit par la Warner, il devrait être réalisé par Spielberg) et du merchandising (costumes, figurines, autocollants).

Celle que les journaux américains décrivent comme une mère-célibataire-au-chômage qui se réfugiait dans les cafés pour écrire au chaud, vit maintenant normalement et confortablement à d'Edimbourg. Mais ce qui se passe autour d'elle n'a rien de confortable ni même de normal.
Sa tournée de promotion aux Etats-Unis a été une folie à la Madonna. On a vu des classes désertées, des enfants en pleurs et des parents hurlant. Un libraire du New Jersey a été mordu par un père frustré de n'avoir pu approcher l'auteur, et les chrétiens de Caroline du Sud ont demandé l'interdiction du troisième volume pour apologie «de la haine et des sciences occultes».

La cause de ce ramdam? Une histoire qui se passe dans le monde enchanté de sorciers très britanniques, une histoire où on rit beaucoup, mais où les méchants sont vraiment méchants et où on a vraiment peur. Il y a de la solitude et de l'amitié, des trahisons et des sacrifices, des choix moraux («Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, bien plus que nos aptitudes»), et la lutte du Bien et du Mal (pour le moment, le Bien triomphe, mais de justesse).

Le héros, Harry, est un orphelin au destin tragique, désigné à la naissance pour accomplir de grandes choses. En attendant, il va à l'école, sèche les cours d'arithmancie
*, essaie d'éviter son mesquin et apoplectique oncle Vernon et son immonde cousin Dudley (Dudlinouchet pour sa maman), sans tomber sur Mimi Geignarde, un fantôme en plein âge ingrat qui passe son temps à se plaindre («J'aimerais bien qu'on arrête de parler de moi derrière mon dos. Même si je suis morte, j'ai encore une sensibilité») et à se presser les boutons dans les toilettes des filles.
Pour le reste, la vie du pensionnat suit son cours.

On y enseigne le dressage d'hippogriffes récalcitrants et le touillage de potions rétrécissantes, on y reçoit des beuglantes (lettres d'engueulade reconnaissables à leur enveloppe rouge, et qui se mettent à hurler dès qu'on les ouvre), on y joue au Quidditch (une sorte de cricket aux règles diaboliques) sur un balai volant. Tous les élèves de première année, surtout les garçons, rêvent de remplacer les vieux balais d'entraînement de l'école par un Nimbus 2000 ou, encore mieux, un Eclair de Feu (accélération de 0 à 240 km/h en 10 secondes) et en classe, on mâchonne des gommes de limaces, des chocogrenouilles et des dragées de Bertie Crochue (goût foie, tripes ou chou de Bruxelles).
Tout les attributs de ce monde bizarre -jusqu'à la devise du collège: «Drago Dormiens Nunquam Titillandus» (1) et aux mots croisés de la Gazette des Sorciers, étaient dans la tête de Joanne Rowling, et dans ses fiches, bien avant d'apparaître dans ses livres.

Quand, en 1995, elle a envoyé le manuscrit du premier volume à son agent Christopher Little, elle avait déjà fait le plan des six autres et écrit le dernier chapitre du dernier volume «pour savoir où j'allais».

Pour le reste, elle n'était pas très sûre de savoir où elle allait. Après des études de français et de lettres classiques à l'université d'Exeter, un travail à Amnesty International et un poste de prof à Paris pendant un an, elle était partie au Portugal, avait épousé un journaliste, donné le jour à une petite fille appelée Jessica (en hommage à Jessica Mitford, journaliste anglo-américaine et communiste, engagée dans la guerre d'Espagne à 19 ans), divorcé et atterri à Edimbourg où vit sa sœur Di.
C'était en 1994, une semaine à peine avant le fameux discours de John Major sur les mères célibataires, causes de tous les maux de la société.

Pas de boulot, pas de projet. «C'est dégradant de ne pas avoir d'argent. Vous perdez tout amour-propre» (2). Une période noire, une dépression, dont elle s'est souvenue en inventant les Détraqueurs, ces créatures d'épouvante qui détruisent jusqu'au souvenir du bonheur et dont le baiser glacé vous anéantit l'âme. «Le dos au mur, je me suis dis que c'était le moment de finir Harry Potter».

Son appartement est glacial. Elle promène sa fille de 5 mois en poussette et, dès qu'elle la voit s'endormir, se précipite dans un café pour écrire.
L'épisode a beaucoup fait pour son image de mère-célibataire-qui-a-touché-le-jackpot. «C'est horrible d'être définie par le moment le plus triste de son existence».

Il prend fin quand son roman est acheté par l'éditeur anglais Bloomsbury, après avoir été refusé par Orion, Penguin et HarperCollins. Dès sa publication en 1997, Harry Potter à l'école des sorciers est un succès. Mais la folie ne démarre que quelques mois plus tard, lorsque le livre arrive sur le continent américain.

Les raisons de cet accueil délirant ? Que l'histoire soit drôle et effrayante, avec un héros courageux, loyal et bon en sport, ne suffit pas à tout expliquer. Il y sans doute aussi un «effet série». Comme on le sait depuis Alexandre Dumas et Star Wars, c'est une manière radicale de créer chez le lecteur (ou le spectateur) simultanément le plaisir et le manque, autrement dit l'addiction. Un manque encore renforcé ici par l'anticipation de la fin.
Comme on dit en maths, Harry Potter est une série finie, limitée. Il y a aura sept volumes, pas un de plus. L'histoire se terminera lorsque Harry aura atteint 18 ans et qu'il quittera le collège.
Ce qui annonce aussi que, à la différence d'autres héros de séries, Harry ne restera pas pétrifié dans la préadolescence. «Il n'y a rien de moins attirant que les gens qui ne grandissent pas. D'ailleurs, je déteste Peter Pan», a déclaré Joanne Rowling.
Contrairement à d'autres écrivains pour la jeunesse, surtout les hommes, assure-t-elle, elle n'a aucune nostalgie pour l'enfance. Ni celle des autres, ni la sienne. Enfant «bûcheuse, prétentieuse et très angoissée», elle ne s'est un peu détendue qu'à 16 ans, « en découvrant le maquillage ».

Aujourd'hui, Joanne Rowling habite une maison avec trois chambres et un jardin. Mais, pendant que Jessica est à l'école, elle continue à s'installer dans les cafés pour écrire.

(1) « On ne chatouille pas un dragon qui dort ».
(2) Telegraph Magazine

*Faux ! Harry ne prend pas de cours d'arithmancie donc ne peut pas les sécher !



Interview réalisée par Natalie Levisalles, 25/11/99
parue dans « Libération »

Avec 19 millions de livres vendus dans 130 pays, Joanne K. Rowling est assaillie de demandes d'interviews qu'elle refuse toutes : elle écrit le quatrième volume des aventures de Harry. Exceptionnellement, elle a accepté cet entretien par e-mail...


«On a comparé vos romans à ceux d'autres écrivains pour enfants comme C.S. Lewis, J.R.R. Tolkien, Roald Dahl ou Sue Townsend.

Ce sont des comparaisons flatteuses : il y a des choses que j'admire beaucoup chez ces écrivains. Mais les ressemblances sont assez superficielles. Comme Lewis et Tolkien, j'ai écrit une histoire qui se passe dans un monde imaginaire, mais mon propos n'est pas de transmettre des valeurs explicitement chrétiennes comme Lewis, et je n'ai pas non plus inventé une mythologie comme Tolkien. Quant aux comparaisons avec Sue Townsend et Roald Dahl, c'est sans doute parce que nos livres ont en commun l'humour et un penchant pour les détails bizarres.

Pourquoi les enfants adorent-ils les histoires de Harry Potter ?

Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question. Je n'avais jamais imaginé que ces livres auraient un tel succès. Au contraire, mon seul espoir était de les voir publiés. Je les ai écrits entièrement pour moi, et je trouve très difficile d'en parler de manière objective. Les enfants que je rencontre parlent surtout des personnages; ils éprouvent des sentiments très forts pour eux et me demandent de ne pas faire mourir leurs préférés.

Comment expliquez-vous que les grandes personnes prennent aussi plaisir à lire ces livres ?

Sans doute parce que je les ai écrits pour moi, et que je suis une grande personne !

Quelle distinction faites-vous entre les livres pour adultes et pour enfants ?

Je n'en fais aucune, et je n'en ai jamais fait. Il ne me viendrait pas à l'idée d'avoir honte de lire en public un livre qui est visiblement un livre pour enfants. J'ai lu Bilbo le Hobbit à 26 ans et je n'ai jamais ressenti le besoin de le cacher derrière un journal quand je prenais le bus.

Quels livres d'enfants avez-vous aimés ?

Quand j'étais petite, j'aimais les livres d'Edith Nesbit, Kenneth Graham, Elizabeth Goudge, Noel Streatfield et Paul Gallico. Le meilleur livre pour enfants que j'aie lu récemment, c'est Skellig de David Almond.

Quels auteurs comptent pour vous ?

Parmi les écrivains vivants, c'est Roddy Doyle que je préfère.
Je pense que c'est un génie. J'aime aussi énormément Jane Austen et Colette.

Que lisez-vous à votre fille ?

Je lui ai lu les Chroniques de Narnia (de C.S. Lewis). Toutes, sauf la dernière que je trouve moins accessible pour une enfant de 6 ans. Elle a adoré Little Plum de Rumer Godden et Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl. Mais je dois vous dire, et j'en suis ravie, que son préféré, c'est Harry Potter !

Le troisième volume est le plus sombre. C'est sans doute aussi le meilleur, notamment parce que vous avez évité l'autocensure. Où placez-vous la limite ?

Je ne suis pas sûre qu'il y ait une limite. Je suis absolument opposée à toute forme de censure.
Un écrivain ne devrait pas être gêné par les attentes de ses lecteurs, même s'ils sont aussi sympathiques que les miens. On doit être libre d'écrire ce qu'on veut, et le lecteur est bien sûr libre de ne pas continuer à lire ou à acheter vos livres.

Quel âge a le lecteur auquel vous pensez quand vous écrivez ?

Elle a 34 ans, c'est moi. Je n'imagine jamais d'autres lecteurs.

Dans votre tournée américaine, vous avez été accueillie comme une rock-star. Ca vous a plu ?

Je ne vois rien chez moi qui ressemble à une rock-star. Le plus agréable, quand on fait la promotion de ses livres, c'est de rencontrer les enfants qui les ont lus. Pendant cinq ans, le monde de Harry a été mon secret très personnel. Traverser l'Atlantique et rencontrer des milliers de gens qui connaissent tous ces personnages avec lesquels je vis dans ma tête depuis neuf ans est l'expérience la plus extraordinaire et la plus merveilleuse que je connaisse.

Quel est l'aspect que vous aimez le moins ?

Je me passerais avec joie des journalistes qui sonnent à ma porte quand j'essaie d'écrire.

Qu'est-ce qui vous permet de garder le désir d'écrire après un tel succès ?

Le désir de raconter l'histoire de Harry en entier. Tout ce que je souhaite, c'est d'avoir le temps d'écrire les sept livres.

Après Harry Potter, écrirez-vous pour les enfants ou pour les adultes?

D'abord, il y a l'idée. Ensuite, les éditeurs décident du groupe d'âge auquel ils vont vendre le livre. Je n'ai aucune idée de qui pourrait aimer mes prochains livres, parce que je ne sais pas encore ce que j'écrirai. Mais, si je suis connue comme écrivain pour enfants jusqu'à la fin de mes jours, je ne me considérerai certainement pas comme un écrivain de deuxième ordre.

Diriez-vous « Harry Potter c'est moi », ou êtes-vous plutôt Hermione Granger ?

Il y a énormément de moi dans Harry, mais le personnage le plus proche de moi à l'âge de 11 ans, c'est sans aucun doute Hermione. Je n'étais pas aussi intelligente qu'elle, mais je pense que, à l'époque, j'étais aussi casse-pieds.

Le méchant s'appelle Voldemort. Pourquoi un nom français ?

Je ne pense pas que ce soit mon sang saxon qui se rebelle : Rowling est en fait un nom normand, et ma mère était en partie française. C'est plutôt une question de sonorité. Pour une oreille britannique, Voldemort évoque quelque chose de gentiment mystérieux, qui vient d'un autre monde.

Vous avez vécu un an en France, quel souvenir en gardez-vous?

J'ai adoré vivre à Paris. J'ai gardé des amis de cette période. Je me souviens surtout que j'écrivais dans les cafés. Je le faisais déjà à l'époque, et je dois dire que ce sont vraiment des cafés dans lesquels on peut écrire.

Est-ce difficile de savoir à l'avance ce que vous ferez pendant les quatre années à venir ?

Non, c'est un soulagement et un délice. Si je n'avais pas été publiée, je serais encore en train de m'arracher les cheveux à essayer de me trouver du temps pour écrire pendant la journée. Pour moi, c'est un luxe incroyable de pouvoir passer des jours entiers à faire ce que je préfère. Je considère que j'ai énormément de chance.



Article du journal « Le Monde », vendredi 31 mars 2000
par Florence Noiville


Qui se cache derrière le petit bonhomme à la tignasse noire ?
Qui se cache derrière cet apprenti magicien qui ensorcelle petits et grands ?
Une femme discrète : Joanne K. Rowling, et un conte de fées en forme de phénomène éditorial

Tout le monde connaît Harry Potter. A onze ans, il a déjà fait la « une » de Time Magazine, à côté de Jeff Bezos et de Jean Paul II. Oui, le jeune Harry est une star internationale. A l'instar d'un Yehudi Menuhin donnant ses premiers concerts, l'enfant prodige captive les foules. Il magnétise, il envoûte. En trente mois, cet apprenti magicien a déjà ensorcelé... trente millions d'acheteurs !
Trente millions d'exemplaires vendus en moins de trois ans : le phénomène éditorial s'est quasiment mué en fait de société.

Enfoncés les Stephen King, les Mary Higgins Clark ! Potter monopolise les hit-parades des meilleures ventes. Il enflamme les adultes autant que les enfants. Il rafle tous les prix (42 au total).
Il est traduit en 35 langues et présent quasiment partout : en Grande-Bretagne où il est né en 1997 ; aux Etats-Unis où il a occupé les trois premières places des best-sellers du New York Times pendant 100 semaines ; mais aussi en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, et jusqu'en Croatie ou en Corée.
Sans oublier la France où, lancé par Gallimard en 1998, il flirte déjà avec le demi-million d'exemplaires vendus...

Aujourd'hui, il faut vraiment être un « Moldu », un de ces lourdauds qui n'entendent rien à la magie et détestent tout ce qui a trait à l'imagination, pour n'avoir pas eu vent de lui. Avec sa tignasse noire, ses yeux verts et ses lunettes rondes rafistolées au papier collant - à cause des coups de poing de son détestable cousin Dudley -, avec la mystérieuse cicatrice en forme d'éclair qu'il porte au front, Harry Potter, comme Minerve de celui de Jupiter, est sorti tout armé du cerveau de sa créatrice, Joanne K. Rowling.

En seulement trois livres - Harry Potter à l'école des sorciers, Harry Potter et la chambre des secrets et Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (Folio Junior, 1998 et 1999. Voir « Le Monde des livres » du 29 janvier 1999 et « Le Monde des poches » du 2 juillet 1999) -, cet orphelin élevé, comme il se doit, par un oncle et une tante exécrables, aura intégré Poudlard, une grande école de sorcellerie, volé sur des balais, excellé au Quidditch, une variante magique du cricket, combattu les Trolls et les Détraqueurs, en compagnie de ses amis Ron et Hermione, et fait prendre conscience au lecteur du caractère exceptionnel de son destin.
Il aura aussi déchaîné les passions. Celle des internautes qui « potterisent » fiévreusement sur le Web. Celle des intégristes de Californie du Sud qui tentent de le faire interdire pour incitation à la magie. Celle de ses « fans » qui s'étripent lors de signatures et arborent sur le front un tatouage de sa cicatrice. Ou encore celle d'une Américaine, Nancy Stouffer, qui l'attaque notamment pour pillage du mot « muggle » ( « moldu ») - ce mot extraordinaire dont les lexicographes eux-mêmes ne connaissent pas bien le sens.

En 2001, la Warner fera de lui le héros d'un film avec merchandising et grande offensive commerciale. Plus personne alors n'aura la moindre excuse.

Oui, tout le monde connaît Harry Potter. Mais Joanne Kathleen alias J. K. Rowling, son inventrice, qui est-elle donc ? Sans aucun doute l'un des auteurs les plus secrets d'Angleterre. En France, seul Libération lui a, en novembre, extorqué quelques phrases, par courrier électronique. Moins accessible encore qu'un John Le Carré, la jeune femme refuse toutes les interviews et s'abrite derrière une légende aux allures de conte de fées.

Lorsqu'elle se lance dans Harry Potter, au début des années 90, J. K. Rowling, née en 1965, est une mère célibataire. Elle vit à Edimbourg, sans ressource, dans un appartement glacial. Dans la journée, elle promène son bébé en poussette, et, quand la fillette s'endort, elle se réfugie au café pour noircir des feuillets. Enfin, elle décroche une bourse du Scottish Arts Council, et trouve dans l'annuaire le numéro de son futur agent, Christopher Little. Mais nombre d'éditeurs, qui s'en mordent aujourd'hui les doigts, refusent son manuscrit. En 1997, l'anglais Bloomsbury le publie enfin. Et bientôt l'américain Scholastic, connu en fiction pour étonner le monde avec ses succès phénoménaux, de Chair de poule au Club des baby-sitters. Gallimard fait preuve du même flair sur les conseils de son éditrice Christine Baker. Le destin se retourne alors. Le charme opère, les ventes s'envolent. JKR-Cendrillon rejoint le peloton des grandes fortunes britanniques...

Telle est la légende de J. K. Rowling. Un mythe qui suscite tant de curiosité que l'intéressée a fini par céder. C'était entendu, elle allait parler à la presse. Pas chez elle, à Edimbourg. Pas en tête à tête, tant s'en faut. Mais lors d'une conférence organisée à Londres avec son agent et ouverte à une quarantaine de journalistes du monde entier. Trois questions pour chacun. Une heure et trente minutes, pas une de plus. Une seule télévision autorisée. Et une séance photo pour clore le tout : du rarement vu dans l'édition !

Cela se passait lundi 27 mars à la British Library, un endroit bien choisi, à deux pas de King's Cross, là où Harry embarque dans le Poudlard Express, sur le quai 9 3/4, invisible aux « Moldus ». En ce moment, la bibliothèque propose d'ailleurs une exposition intitulée Chapter and Verse, mille ans de littérature anglaise. Au chapitre « imagination », c'est J. K. Rowling qui, tel un classique vivant, clôt la chronologie, dans le sillage de Jonathan Swift, Mervyn Peake, Lewis Carroll et JRR Tolkien.
Mais cela n'est pas de nature à entamer sa modestie. Blonde et tout de noir vêtue, Joanne K. Rowling dit et redit, posément, combien « tout ce qui se passe » lui semble « déconcertant ».
Elle, qui s'était toujours imaginée écrire pour une poignée d'amateurs et pensait « qu'être publiée était déjà vraiment bien », s'étonne la première que son univers si typiquement britannique - ce collège notamment, avec ses compartiments sociaux bien étanches, ses codes et ses castes qui sont la reproduction de la société anglaise - puisse faire rire les lecteurs, aux mêmes endroits, de la Floride à l'Estonie. Elle évoque sa « compulsion » à écrire, depuis l'âge de six ans, son enfance boulimique de lectures et sa mère qui ne lui en interdisait aucune. Elle parle de ses coups de coeur précoces, C. S. Lewis et Jane Austen, et aussi du « génie absolu » qu'est pour elle Roddy Doyle. Elle confirme qu'elle écrit toujours dans les cafés d'Edimbourg, mais en change sans cesse désormais pour semer les importuns.

D'où lui vient l'inspiration ? Sans doute d'un « déséquilibre chimique » du côté des neurones. Elle naît en tout cas sans effort : « Tout ce que j'écris vient de ma mémoire d'enfant. Je me rappelle extraordinairement clairement ce que c'est que d'avoir onze ans. Je n'ai besoin d'aucune recherche. »
Harry Potter, c'est un peu elle. Elle pense à travers lui, elle le « voit » et considère comme une
« mission » de « l'amener là où il doit arriver, à la fin du dernier tome ». « Harry Potter est un énorme projet, un roman colossal que j'ai découpé en sept livres » - et qui s'arrêtera lorsque, à dix-sept ans, il quittera le collège. Ensuite ? « Je ne sais pas. Ecrire spécifiquement pour les adultes, pourquoi pas. Mais si je suis connue toute ma vie comme auteur pour enfants, je ne considérerai pas cela comme secondaire. »

Pour autant, J. K. Rowling se dit incapable de « théoriser » sur ses livres. Et le noeud du mystère subsiste : pourquoi la folie Potter ? Il faut sans doute interroger ses fans pour s'en faire une idée. Axel, douze ans, qui a avalé en boucle les trois premiers livres (900 pages au moins) et rêve d'un
« Eclair de feu », le « meilleur balai imaginable pour un sorcier », suggère une piste : « Le plus drôle, c'est de voir comment un petit garçon qui ne connaît rien à la magie est projeté dans ce monde et se débrouille comme il peut entre l'univers des sorciers et celui des gens normaux. Entre ses amis qui sont vraiment ses amis et ses ennemis qui font tout ce qu'ils peuvent pour le sacquer ».

L'imaginaire de Rowling, en effet, est un monde clivé où l'affrontement entre Harry et Voldemort, le puissant nécromancien qui a tué ses parents, recoupe l'éternel combat du Bien et du Mal.
« On y retrouve tous les archétypes du fantastique, note l'universitaire Jean Perrot. La magie sert à mettre à distance les fantasmes, à jouer avec le moi, à l'investir d'une puissance susceptible de vaincre les angoisses ou de les mettre à distance. »

C'est aussi la théorie de Jean-François Ménard. L'excellent traducteur de Rowling ainsi que de Roald Dahl ( Le Bon Gros Géant) est lui-même romancier pour la jeunesse et spécialiste ès sorcellerie. « Ce sont des livres qui au-delà de leur caractère divertissant révèlent une profonde angoisse, note Jean-François Ménard. Harry est perpétuellement en proie à la peur : école, environnement instable, beaux-parents hostiles, incertitudes des origines... Il est une métaphore, magistrale et universelle, de la situation des enfants aujourd'hui. Ajoutez à cela une grande finesse psychologique, une grande variété d'émotions, allant de la joie à la panique, et vous obtenez quelque-chose de très intense. »

Intense. Quelque chose de ce genre se dégage de J. K. Rowling. Ses silences mêmes sont denses, ses timidités, ses regards. Son air ennuyé du début a laissé place aux demi-confidences.
Elle confirme que les Détraqueurs du volume trois, ceux dont la présence annihile tout désir et toute envie, sont bien une réminiscence d'une dépression qu'elle a vécue avant son aventure éditoriale. Mais c'est surtout lorsqu'elle évoque ses personnages - ces êtres en trois dimensions qui, miracle, se sont mis à vivre dans tant d'autres têtes que la sienne - qu'elle jubile vraiment.
A la question fatidique, « Que se passe-t-il dans le quatrième volume » ?, elle brûle de répondre, mais s'autocensure : « Trop d'enfants sont aux aguets. » Certains sont même entrés chez elle, pour fouiller ses papiers. « Disons qu'on y verra la finale de la coupe du monde de Quidditch. Et surtout, il y aura des morts. »

« Pourvu que ce ne soit pas Ron », supplie sur Internet un garçonnet du Nebraska. Sur les « Harry Potter Chat », les forums de discussions, on se perd en conjectures. Sans compter qu'Harry doit aussi tomber amoureux dans ce nouvel opus.

De qui ?

Jean-François Ménard a son idée : « Peut-être la jeune fille au nom asiatique qui croise son regard dans Le Prisonnier d'Azkaban ? » Axel proteste au nom de la morale : « Ce ne serait pas très bien pour la soeur de Ron qui est amoureuse d'Harry. On ne voit pas ce qu'elle deviendrait s'il en aime une autre. »

La seule certitude, c'est que le livre, dont le titre est gardé secret, sortira le 8 juillet en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Simultanément cette fois, pour éviter que tous les Américains ne se ruent sur Amazon pour commander l'édition anglaise. Le 8 juillet, c'est la date des vacances dans les boarding schools. Ensuite, pour les petits Français, s'ajoutera le temps de la traduction. Axel soupire : « Ça fait long à attendre. »


Le Monde, vendredi 31 mars 2000
La Pottermania frappe les adultes

 
Il y a beaucoup d'aspects improbables dans le phénomène Harry Potter. Qui aurait pu croire, par exemple, qu'il réconcilierait avec la lecture autant d'enfants - surtout des garçons - qui, au bout de 300 pages, jubilent et en redemandent ? Qui aurait pu croire que les chaudrons et les baguettes magiques pouvaient être encore « efficaces » au temps de la PlayStation et du cyberespace ?

Mais le plus étonnant, c'est peut-être que beaucoup d'adultes « marchent » aussi. Apercevant cet engouement, les éditeurs anglais et américain de Rowling ont très vite sorti une édition à couverture plus « sobre », évitant ainsi aux grandes personnes l'embarras de devoir cacher leur héros sous les cours de la Bourse. Gallimard a fait de même (60 000 exemplaires adultes vendus en cinq mois). Quant à J. K. Rowling, elle dit avoir écrit ses romans « pour elle », sans penser à un public précis. Mais elle raconte son étonnement, en Allemagne, au cours d'une signature d'ouvrages parus en collection jeunesse, lorsque, demandant aux adultes « A qui dois-je dédicacer le livre ? », ceux-ci répondaient « Mais à moi ».

Dans un article de la New York Review of Books (1), Alison Lurie tente d'éclairer ce phénomène. « Dans les pays de langue anglaise, depuis la fin du XVIIIe siècle, poètes, philosophes et éducateurs soutiennent qu'il y a quelque chose (...) d'unique dans l'enfance. » « Parce que celle-ci est considérée comme une condition supérieure, beaucoup d'Anglais et d'Américains ont du mal à l'abandonner. » Cette idéalisation romantique explique que les classiques pour la jeunesse, souvent anglais ou américains, prennent le parti des enfants contre celui des adultes. « Ces livres, écrit-elle, sont, dans le sens le plus profond du terme, subversifs. »

Les Latins, eux, sont sensibles à l'humour. « C'est sans doute pour cela que Harry Potter marche mieux que Les Royaumes du Nord, cette formidable trilogie de Philip Pullman », note Nathalie Carter, scénariste et lectrice enthousiaste de J. K. Rowling. « Il y a là une façon très matter of fact de traiter le merveilleux, de l'accepter. Harry Potter , c'est cette légèreté-là. Un peu comme Peter Pan.  »

Pour la romancière Eve de Castro, « Harry Potter réunit d'une manière à peu près unique deux univers très populaires en Grande-Bretagne : celui de la littérature enfantine et celui de la littérature de collège » - les school novels, qui remontent à Kipling. Plus généralement, « il procure le même dépaysement qu'Alice. C'est un miroir derrière lequel l'univers de la sorcellerie devient aussi vrai et tangible que le monde réel, avec ses règles et sa logique. Entre fanatiques, on joue à des petits quiz, dans la rue ou la salle d'attente du médecin. On se demande : »Quel est le nom des Animagus avant leur transformation ?« C'est comme si vous discutiez avec des inconditionnels de Balzac. Ils vous parlent de La Comédie humaine comme si c'était un vrai monde. Et les familiers de ce monde deviennent familiers entre eux. C'est le formidable cadeau que fait J. K. Rowling à ses lecteurs. »

(1) 16 décembre 1999. Le Monde de l'éducation, mars 2000


« Madame Harry Potter » est la mieux payée de Grande-Bretagne


LONDRES (Reuters) -

La romancière britannique J.K. Rowling, qui a imaginé les aventures du petit sorcier Harry Potter, est en tête de la liste des femmes les mieux payées de Grande-Bretagne, révèle dimanche le Mail on Sunday.
La romancière, qui a écrit le premier tome de la saga enfantine dans un café d'Edimbourg parce qu'elle n'avait pas les moyens de chauffer son appartement, a gagné en un an 20,5 millions de livres (30,64 millions de dollars).

Elle devance Nikki Beckett, fondatrice de la société informatique NSB Retail Systems qui a cédé ses parts pour 14 millions de livres. Beckett avait créé son entreprise il y a six ans pour 250.000 livres.


Harry, un livre qui fait du bien !
(Extrait du Journal "A nous Paris", merci à Minerva pour celui-ci !)

« Harry Potter, succès interplanétaire, c'est aussi l'histoire d'une chômeuse qui a basculée de l'autre côté du miroir. Surprenant, ce phénomène mondial qu'est devenu Harry Potter à l'heure du Net et des jeux vidéo. Sans aller jusqu'à voir un rapport de cause à effet entre les séquelles subies par l'écrivain écossais dans notre monde de brutes et l'histoire de Harry, on devine qu'un lien étroit unit les deux personnages. Sortie du commun des "moldus*", J.K. Rowling, mère élevant seule son enfant, est passée du rang de chômeuse à celui d'écrivain célébrissime : 35 millions d'exemplaires dans 140 pays et 42 prix littéraires, c'est un record inédit atteint par cette championne de la littérature enfantine, qui, perversion suprême, est lue en cachette par les adultes. Sorcellerie, aventure, heroïsme, camaraderie, rien de nouveau sous le soleil de la littérature pré-adolescente, si ce n'est ce petit rien indéfinissable qui fait les grands succès populaires, aux antipodes des études de marketing. Pour ceux qui l'ignorent, Harry Potter est un petit garçon orphelin, vivant chez son oncle et sa tante, qui le traitent comme un pestiféré (bonjour Cosette). Et voilà qu'un matin, Harry apprend qu'il est non seulement un sorcier, mais aussi un héros pour tous les enfants abandonnés dans le monde terrible des adultes ("tous les enfants sont seuls", chantait Dalida). Il se heurte aux obstacles que rencontre l'enfant grandissant : se trouver une place, faire face aux chagrins d'amitié et aux premiers coups de foudre. J.K. Rowling, elle-même maman d'une petite fille, n'a pas manquer de glisser au fil des pages de nobles valeurs telles que l'amitié, la loyauté, le courage ou la persévérance. Pour le reste, il suffit d'en lire un pour comprendre.
*Pour information, un "moldu" est un adulte qui refuse de croire en la pensée magique (coucou Peter Pan) et qui déteste que l'on vienne perturber ses habitudes." »

Note du créateur du site : Mais non ! Un moldu est avant tout quelqu'un qui n'a pas de pouvoirs magiques ! Le contraire d'un sorcier, quoi ! (En plus, J.K. Rowling déteste le mythe de Peter Pan !)

 

Rencontre avec J.K. Rowling, par Lindsey Fraser, 4,27 € :
Une interview de J.K. Rowling sur sa famille, son enfance, sa scolarité, ses études et son travail d'écrivain, suivie d'une brève présentation des volumes de la série Harry Potter

Accueil